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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Donne-moi des nouvelles de ce pauvre bougre de Gleyre. J’ai été bien content d’apprendre qu’il va mieux.

Et toi ? ça marche-t-il un peu mieux ?

Je te souhaite, pour 1862, trois millions de bénéfices, et je t’embrasse comme je t’aime : tendrement.

Dépose-moi aux pieds de Mme Cornu.


705. À ERNEST FEYDEAU.
[Croisset, début de janvier 1862].

Je finissais par te croire crevé. Mais puisque c’est la pioche qui a été cause de ton retard insigne, je te pardonne et te bénis.

Moi aussi je ne fainéantise pas. J’ai profondément remanié (coupé par-ci et allongé par-là) mon dernier chapitre. Je peux avoir tout fini au milieu de février.

Quant à la publication, tu me dis à propos du père Hugo une phrase où je ne comprends rien, en m’appelant à la fois trop et trop peu modeste. Je demande des commentaires. Il n’y a là dedans aucune modestie, mais 1o prudence, car le père Hugo prendra, pendant longtemps, toute la place pour lui seul, et 2o indifférence, dégoût, couardise, tout ce que tu voudras. La typographie me pue tellement au nez que je recule devant elle, toujours. J’ai laissé la Bovary dormir six mois après sa terminaison et, quand j’ai eu gagné mon procès, sans ma mère et Bouilhet je m’en serais tenu là et n’aurais pas publié en volume.