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DE GUSTAVE FLAUBERT.

709. À CHARLES BAUDELAIRE.
Dimanche soir [19 janvier 1862].
Mon cher Baudelaire,

Le premier devoir d’un ami est d’obliger son ami. Donc, sans rien comprendre à votre lettre, je viens d’écrire à Sandeau en le priant de voter pour vous. Mais sa voix doit être promise.

J’ai tant de questions à vous faire, et mon ébahissement a été si profond qu’un volume ne me suffirait pas.

J’espère vous voir avant un mois.

D’ici là, bonne chance.

Et tout à vous.

G. F.

Malheureux ! Vous voulez donc que la coupole de l’institut s’écroule !

Je vous rêve entre Villemain et Nisard !


710. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, vendredi 24 janvier 1862.

Pourquoi ta bonne maman ne m’a-t-elle pas écrit aujourd’hui, mon Carolo ? Est-elle malade ? S’il fait à Paris le temps qu’il fait à Croisset, je n’en serais pas surpris. Tu n’imagines pas l’humidité dans laquelle nous sommes plongés. La maison est dans un état pitoyable : depuis que l’on répare la salle à manger, surtout, on a l’air d’habiter au milieu des ruines. J’ai pour distraction la conver-