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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Adieu, cher vieux, Monseigneur te donne sa bénédiction, et moi je t’embrasse.


721. À JULES DUPLAN.
[Croisset] mardi [10 juin 1862].
Mon bon,

Je te ferai observer que ni toi ni ton frère n’avez répondu à une seule des objections que je posais relativement à la remise du manuscrit. (J’ai tort, c’est convenu.)

L’Archevêque est d’avis que je lise moi-même à Lévy des fragments seulement. Je ne comprends pas la nuance, à te dire vrai. Donc, me voilà condamné à subir un examen par-devant tous les éditeurs de Paris ? Quant aux illustrations, m’offrirait-on cent mille francs, je te jure qu’il n’en paraîtra pas une. Ainsi, il est inutile de revenir là-dessus. Cette idée seule me fait entrer en frénésie. Je trouve cela stupide, surtout à propos de Carthage. Jamais, jamais ! Plutôt rengainer le manuscrit indéfiniment au fond de mon tiroir. Donc, voilà une question scindée !

De plus, il est une facétie dont je commence à être las, à savoir celle de l’obscénité. Comme maître Lévy paye fort peu mon avocat, quand j’ai un procès, je trouve mauvais qu’il ait des inquiétudes. Car, si mon immoralité a profité à quelqu’un, c’est à lui, il me semble !