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DE GUSTAVE FLAUBERT.

D’où vient la petite farce signée Aurélien Scholl dans le Figaro d’hier ? Au reste, c’est peu important[1].


736. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Vichy, 29 août 1862.

Si je n’ai pas répondu à votre dernière lettre, chère mademoiselle, c’est que j’attendais toujours la conclusion de ma grosse affaire pour vous en parler. La semaine dernière seulement j’ai vendu à Michel Lévy Salammbô. Ce volume paraîtra à la fin d’octobre. Vous en aurez un des premiers exemplaires. Vous pouvez compter dessus. À qui en enverrais-je si ce n’est à vous, qui avez été si sympathique à ma première œuvre ! Je bénis la Bovary qui m’a fait vous connaître et m’a mis en relation avec un esprit, un cœur tel que le vôtre.

Je suis venu ici à Vichy pour la santé de ma mère. À la fin de la semaine prochaine, je retourne à Paris et je ne reviendrai à Croisset que vers le mois de mai ou de juin. Vous pouvez donc m’adresser vos lettres boulevard du Temple.

Vous êtes-vous enfin déterminée à quelque chose d’énergique, à un voyage, à un séjour à Paris ? Sortez donc du milieu funeste où vous vous rongez

  1. Le Figaro du 28 août, sous la signature d’Aurélien Scholl, avait écrit : « M. Flaubert a demandé à M. Lévy 30 000 francs de son roman carthaginois de Salammbô, dont le manuscrit est déposé chez un notaire. M. Lévy ne comprend rien à la spéculation, les manuscrits ne produisant pas d’intérêts chez les notaires. »