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CORRESPONDANCE

de l’Académie surcharge mon tapis vert. Tout cela sera fini dans huit jours ; le livre peut paraître à la fin d’octobre. J’ai obtenu une édition in-8o et vingt-cinq exemplaires sur papier de Hollande pour les têtes couronnées.

La pièce de Bouilhet (Dolorès) sera jouée du 25 au 28 courant.

Je n’ai encore vu personne de nos amis et n’ai point par conséquent contemplé l’étoile de l’honneur sur le paletot blanc de Claudin.

J’ai passé à Vichy quatre semaines stupides où je n’ai fait que dormir. J’en avais besoin probablement ; cela m’a rafraîchi, mais mon intellect en est demeuré atrophié. Je suis bête et vide comme un cruchon sans bière. Pas une idée, pas un plan. Je ne b… pour rien. Tel est mon état.

Mirecourt a fait une attaque terrible contre les Misérables. La réaction commence, le bourgeois s’apercevant qu’on l’a foutu dedans.

Serez-vous revenus pour la première de Bouilhet ? Il aura besoin d’amis.

Ne vous embêtez pas trop et répondez-moi.

Je vous embrasse sur les quatre joues et je serre vos quatre mains.


740. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, jeudi 1 heure [18 septembre 1862].
Ma chère Carolo,

Je suis maintenant dans tout le feu de la vie brûlante. C’est samedi matin que je remets à Lévy mon manuscrit. Nous avons, Monseigneur et