Page:Flaubert - Madame Bovary, Conard, 1910.djvu/520

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
l’année suivante on ne redonne pas de bal à la même époque. Elle finit par prendre le pays en exécration et force son mari à le quitter.
Le type du brac, mais plutôt extérieurement.
On va ailleurs c’est encore pis — le 1er clerc de notaire d’en face passe tous les jours sous ses fenêtres en allant à l’étude — il a une chambre dans la maison en face chez le pharmacien — même homme que son mari, mais de nature supérieure quoique semblable. — Elle résiste longtemps à elle-même, puis se donne à lui. Calme. C’est tout comme avec son mari — Lassitude de la nature molle de ce premier amant.
Un second amant 33 ans, homme d’expérience, brun, cassant, spirituel — l’empoigne en blaguant et lui remue vigoureusement le tempérament — sans soin — apparente gaîté, c’est un homme archi-positif, chasseur en habits de velours, rude hâlé — énergique et viveur, se mine peu à peu.
Positif lassé sensuel — il la démoralise en lui faisant voir la vie telle qu’elle est —
Un voyage à Paris.
Rentrée chez elle — le monde est vide — ça se calme. Inanité de son mari — froissements. Le maître clerc revient — il est établi premier clerc à Rouen — elle revient à Léopold (Léon) — mûre de sens — la passion s’établit et se régularise — elle s’y apporte tout entière. — Voyages à Rouen jeudis, l’hôtel d’Angleterre — pluie — flambant —
Désespoir de la sensualité du confortable non assouvi — le besoin d’un bien-être général est développé par l’amour heureux — (le désintéressement de la matière n’est qu’au commencement des passions), auquel se vient joindre le besoin poétique du luxe — vie pécheresse lecture de romans (au point de vue de la sensualité imaginative) dépenses — les mémoires de fournisseurs ! —
Vide de cœur pour son amant à mesure que les sens se développent — vertige. — elle ne peut pourtant aimer son mari.
Re… avec le capitaine — qui l’envoie promener — elle tâche de revenir à son mari — elle l’estime et s’aperçoit de l’abîme — dernière… avec Léopold (Léon) — puis seule.
Maladie.
Sa mort.
Veillée de la mort — après-midi pluvieux diligence qui passe sous la fenêtre ouverte — enterrement.
Vide solitaire de Charles avec sa petite fille — le soir il s’aperçoit, et de jour en jour, des dettes de sa femme — le maître clerc se marie.
Un jour que Charles se promène dans son jardin il meurt tout à coup — sa petite fille aux écoles gratuites.