Page:Flaubert - Madame Bovary, Conard, 1910.djvu/527

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pleure — son mari rentre, indignation de voir son mari s’asseoir sur les mêmes meubles — il attribue le trouble de sa tête à la lecture de romans et les lui défend — indignation sourde d’Emma d’être obligée de passer par le jugement de la triste intelligence de son mari — cabinet de lecture à Rouen — néglige son enfant — c’est Charles qui est obligé de s’en occuper qui la couche quand sa mère n’est pas là — il concentre toute expansivité sur elle — tristesse d’âme — il tousse de temps à autre —

Voyages à Rouen sous prétexte de leçons de piano ou d’acquisition — hôtel des empereurs sur le port — balcon, petite chambre, lit en acajou éraillé avec des ornements de cuivre, rideaux bleus à fleurs blanches — atmosphère chaude et concentrée de sueur et de table gd feu — avec Rodolphe elle était au second plan, elle était sa maîtresse, ici c’est Léon plutôt qui est sa maîtresse, elle l’aime, elle, plus qu’il ne l’aime, elle est au-dessus de lui moralement — plaisir de l’amour flambant — mélancolie sur l’avenir de Léon « tu te marieras toi, tu auras une femme etc… » — ils se font faire leur miniature (atroces) — Emma au lit — ses poses — quand il était pâmé, elle le ranimait par des petits baisers multiples sur les yeux — intérieur de la gondole, départ d’Yonville le matin encore à la nuit, elle le levait dès 6 heures du matin pour s’habituer — départ de Rouen, noyée de … et de larmes, de cheveux et de champagne — froids qu’elle a en sueur dans la gondole en revenant —

Chagrin de Charles de ne pouvoir contenter sa femme qui ne se plaint jamais — il ne sait comment faire — rêve d’avoir en même temps un faire valoir, mais …

Jamais il ne se doute que Léon soit l’amant de sa femme — il l’aime beaucoup.


Appétits dépravés de Mme Bovary, aime les fruits verts, la corne brûlée, boit du vinaigre et déjeune de cornichons —

L’habitude de … la rend sensuelle — elle jouit de tout, parfums, fleurs, nourriture, vin — elle fait longuement sa toilette — elle frémit de volupté en sentant lorsqu’elle se peigne ses cheveux tomber sur ses épaules — Elle ne porte plus que de la batiste — le désespoir du confortable non assouvi vient étayer le besoin poétique du luxe — rage de la dépense — gâchage déguisé — vie pécheresse — le besoin du mensonge se développe en elle — dans sa passion avec Rodolphe elle faisait lit à part — maintenant elle refait lit commun — accapare l’argent des clients, fournisseurs.

Bientôt elle va creusant son amour pour en retirer plus — elle se fouille le cœur plus avant et se bat les flancs, enfin elle sent