Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/110

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Sur la natte : chairs dures, … de bronze, … rasé, sec quoique gras ; l’ensemble était un effet de pestiféré et de léproserie. Elle m’a aidé à me rhabiller. — Ses mots arabes que je ne comprenais pas. C’étaient des questions de trois ou quatre mots et elle attendait la réponse, les yeux entrent les uns dans les autres, l’intensité du regard est doublée. — Mine de Joseph au milieu de tout cela. — Faire l’amour par interprète.

Citadelle. — À moins qu’on n’y entre par la place de Roumélie, on y monte par des routes entourées de hauts murs.

Sur la plate-forme est la mosquée de Méhémet-Ali : au milieu de la cour, jolie fontaine en albâtre ; dans un coin de la mosquée (on la construit maintenant), le tombeau provisoire de Méhémet-Ali, entouré d’une cage en bois, recouvert de tapis, sous un lustre de cristal.

Du haut de la citadelle on a la vue générale du Caire.

Les Pyramides étaient en plein soleil, on ne pouvait les voir ; à droite, la plaine des tombeaux des califes ; en face, le Caire ; un peu plus loin, à gauche, les masses de décombres qui précèdent le vieux Caire ; derrière vous, le Mokattam, rugueux et triste.

Puits de Joseph. — Plusieurs marches, murs gris noir, un immense acacia s’épate dessus : c’est un coin biblique. On descend dans ce grand trou carré, taillé en plein dans le roc ; on a fait des ouvertures carrées dans le pan de droite du mur, afin de donner de la lumière. L’eau monte à l’aide d’une roue hydraulique. Dans une excavation du mur est le tombeau de Joseph : c’est un bloc à