Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/118

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a écrit Jenny Lind ; de plus, une poire représentant Louis-Philippe (presque tous noms modernes), et le jeu arabe, parallélogramme garni de petits trous ; on met de petits cailloux dans les trous, c’est un calcul.

Pyramide de Rhodopis. — Il y a dedans plus de chauves-souris que dans les autres ; leur petit cri aigre interrompt le silence de ces demeures cachées. — Une chambre effondrée ; était-ce là que gitait Rhodopis ? Le plafond est ainsi fait : deux pierres convexes se touchant font une ogive très élargie.

Non loin, par des couloirs, on communique à une autre chambre contenant des cellules latérales, à momies ; il y a six cellules, deux au fond et quatre sur le côté droit.

Hypogée, derrière la Grande Pyramide. — Sur les murs, en demi-relief, prêtres, sacrifices d’animaux, joutes navales ; une vache vêlant, le veau est tiré par un homme. Le couloir est voûté, mais c’est une seule pierre convexe creusée qui fait la voûte.

Sphinx. — Nous fumons une pipe par terre sur le sable en le considérant. Ses yeux semblent encore pleins de vie, le côté gauche est blanchi par les fientes d’oiseaux (la calotte de la Pyramide de Céphren en a ainsi de grandes taches longues), il est juste tourné vers le soleil levant, sa tête est grise, oreilles fort grandes et écartées comme un nègre, son cou est usé et rétréci ; devant sa poitrine, un grand trou dans le sable, qui le dégage ; le nez absent ajoute à la ressemblance en le faisant camard. Au reste il était certainement éthiopien ; les lèvres sont épaisses.