Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/139

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ont des attitudes superbes de déguenillement et de férocité ; pas de pièces à leurs vêtements, de la poussière et pas de taches ; mais, en revanche, quelque bien disciplinée (relativement) que soit la troupe, c’est d’une opposition grotesque. — Plagiat européen, les pauvres officiers en sous-pieds, et quelles chaussures !

Chammas. — Mlle  Rose Jallamion. — Histoire de Birr et du baron de Gottbert.

Jeudi 17. — Boulak, Nil, cange, soleil, vaste et calme aspiration. — Bains, seuls, parfums, lumière par les lentilles de verre des rotondes. — Bardaches. — Jusqu’à 1 heure de nuit nous travaillons avec Khabef-effendi.

C’est l’Épiphanie des Grecs, nous sortons à 1 heure du matin ; en attendant l’ouverture de l’église, nous stationnons dans un café. L’église ouvre à 4 heures du matin. — Église des Arméniens : une espèce de rotonde vitrée à l’entrée, dans laquelle on vend des bougies. Au moment où nous entrons, les assistants sont tournés le dos à l’autel et le nez vers la porte. Les tableaux religieux sont dans le goût de ceux des Coptes. — Effet charmant des chœurs à demi-voix (chantés par les enfants) qui continuent le point d’orgue du fausset poussé par l’officiant. Quand le fausset est au bout de son point d’orgue, le chœur, mezza voce, continue. Peu de beauté dans les costumes. Le signe de croix est mêlé aux vraies prosternations musulmanes : ainsi, d’abord un signe de croix, puis une prosternation où le front touche à terre.

Re-station dans un café, Max va se coucher, les Grecs ne sont pas encore ouverts. — Troisième