Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/175

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Promenade à droite, sur la rive gauche : sable très jaune ; dans le sable, par places, parmi sa couleur jaune, de grandes dalles de grès gris. Le Nil est couleur bleu sale ou ardoise pâle, les montagnes sont gris noir. Le soleil toute la journée a été caché, le ciel pâle et sale. — Fort vent d’ouest. — Nous sommes arrêtés maintenant près d’une sakieh ; à mesure que l’on avance, elles deviennent de plus en plus couvertes.

Korosko. — Paysage grandiose et dur, encadré (lorsqu’on arrive) par deux vieux gazis. — Grandes montagnes de pierre : une, deux et la troisième par derrière. — Dans la gorge à droite en débarquant de la barque, est le commencement du chemin de Kartoum, c’est par là qu’on s’en va.

Hideuse vieille femme accroupie à arranger du coton, et qui avait une petite fille sur ses genoux.

Quelques Ababdiehs. — Leurs chameaux : quelques-uns ont, quant à la tête, des mines de girafes. L’on raccommodait l’ongle du pied de l’un d’eux avec un bout de cuir. — Coiffure des Ababdiehs : pas de bonnet ; des deux côtés de la tête ils portent les cheveux longs en deux grosses touffes ; sur le sommet les cheveux sont hérissés, coupés en brosse, ou rasés (plus rare). Ils ont le type bien moins nègre que les Nubiens et la peau beaucoup moins noire aussi. Air brave et intelligent. — Saleté des femmes de Korosko : elles se graissent les cheveux avec de la graisse de mouton, qu’elles délayent dans leur bouche ; leurs mèches en sont collées de manière à ne pouvoir reconnaître que ce soient des cheveux ; la crasse noire reste par plaques sur leur peau. — Deux