Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/180

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nous invite à prendre le café. Les rues sont larges, des murs gris assez élevés entourent des jardins pleins de palmiers et dont les feuilles retombent ; il fait tranquille, air chaud. Des Nubiens en longue chemise blanche passent ; à l’angle d’un mur, un groupe assis et fumant.

Au bout de la ville, une colline. — Quelques tombes entourées de murs en briques crues. — Ce qui est sur le mort même (ce qui remplace la pierre sépulcrale) est un assemblage de petits cailloux ; sur le mur règnent pour un ornement des briques posées obliquement et se touchant par leurs angles comme des châteaux de cartes, le sommet des angles est recouvert d’un rang de briques posées à plat.

Temple. — Le pronaos est détruit, il ne reste que les bases des piliers. Sur les deux côtés de la porte, un grand guerrier en mouvement, tenant sous sa main un faisceau de peuples vaincus.

Sur le mur de gauche, un dieu coiffé de la coiffure d’Ammon, tenant un fouet et ayant le phallus en érection, érection horizontale ; plus loin, sur le mur, un homme dans une forêt.

Nous voyons sur la grève des pastèques dans des petits tas de sable longs.

Mardi 19. — Fait sept lieues environ. — Dans l’après-midi, abordé deux canges de marchands d’esclaves qui descendent vers le Caire. — Acheté des ceintures et des amulettes.

Bateaux de Gellabs. — Le premier avait pour maître un gros homme à favoris noirs ; nous montons sur la chambre, il nous offre des bouquets de plumes d’autruches.

Les mâts sont abattus, le bateau descend à