Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/199

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Nous redescendons au village. Un vieux, propre, à barbe blanche, finit par vendre à Maxime un flacon d’antimoine. Un homme en blanc, fumant un chibouk sur une porte, donne une poignée de main à Joseph. Dans l’intérieur de la maison, un marchand d’esclaves, assis sur sa natte ; à gauche, au-dessus de lui, est suspendue une longue chaîne en fer pour son commerce et que Joseph guigne pour le voyage de Syrie. — Embarquement au canot. — Coups de bâton administrés aux gamins qui se précipitent trop violemment pour le batchis. — Au bout de quelque temps, arrêtés à cause du vent contraire. Acheté là deux colliers en cuir, près d’une sakieh, sur la rive droite.

À la nuit tombante, arrivés à Dandour. La première étoile paraît comme je suis assis sur le mur de l’enceinte du temple ; grand éboulement de pierres, palmiers bouffant, à droite un peu de verdure, le Nil tranquille et les montagnes qui, du côté d’Abou-Horr, à gauche, étaient tout à l’heure lie de vin noir.

Garby-Dandour. — Dimanche 7, restés à Garby-Dandour à cause du vent contraire. Dans l’après-midi, promenade au bord du Nil : nous passons dans un village où un homme a une légère lèpre blanche sur la partie supérieure du visage.

Calabschi. — Lundi 8, arrivés à 10 heures et demie à Calabschi ou Calabaschi, sur la rive gauche. — Palmiers et dooms. — Le village est parmi les ruines des ouvrages extérieurs du temple. D’abord une longue chaussée en dalles, qui tourne son T vers le Nil ; grand pylône dont