Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/208

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Nil, les montagnes basses du côté du Levant sont roses.

Que serait une forêt où les palmiers seraient blancs comme des bouquets de plumes d’autruche ?

Les hommes, lorsqu’ils viennent de faire leur prière, gardent au front et au nez la poussière de la prosternation.

Roum-Oumbou. — Samedi 20. — Arrivés dans l’après-midi.

Les ruines du temple sont descendues jusque dans le Nil ; le fleuve, de là, fait un coude à gauche ; juste en face, un grand îlot de sable ; à gauche, champs entourés de clôtures en roseaux secs ; plus loin, quelques arbres, un grand village gris avec deux pigeonniers carrés, le désert, et la bordure des montagnes à l’horizon.

Le temple est enfoui dans le sable. Au plafond, le vautour répété, Isis d’un joli style, un homme qui fait le mouvement d’un nageur, restes de peintures bleues. Il reste 13 colonnes, elles sont couvertes d’uræus, c’est là ce qu’il y a de plus fréquent et de plus nombreux. Sur le portique du temple, une barque portant au milieu une sphère dans laquelle un homme accroupi ; ailleurs, personnage accroupi dans une espèce de courge ; sur un pan de mur en pierres de taille subsistant encore, séparé du temple, plus près du fleuve, reste de pylône sans doute, il y a, plusieurs fois répétée, la croix aussi sur l’espace en retrait entre les deux pans ; il y a alternativement une ligne de croix et une ligne de bonshommes dans un vase rond avec des inscriptions hiéroglyphiques. Sur le secos, inscription grecque indiquant que Ptolé-