Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/218

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d’en dessous ; c’était comme de grands voiles blonds posés sur les collines.

En notre absence, Ruchiouk-Hânem et Bambeh sont venues pour nous voir.

Le soir nous passons de l’autre côté du Nil pour aller tuer des spatules, que nous manquons. — Immense étendue de sable plate, la lune dessus, nos deux balles côte à côte.

Un homme riche rentrant chez soi. — Le gouverneur de Siout revient d’Esneh pour coucher au palais du Gouvernement, à cheval, avec du monde, précédé de deux hommes qui portent des machallahs. On ne voit qu’eux se détachant sur le mur éclairé par la résine brûlante, le reste s’agite dans l’ombre, ombres plus noires ; des parcelles de feu voltigent et tombent à terre derrière eux.

Dimanche matin 28. — Partis de bonne heure d’Esneh, marché à l’aviron toute la journée, malgré le vent.

Herment. — Lundi. Le temple et le village à une grande demi-lieue du rivage. — Plaine couverte de tombeaux turcs. — Santon ; derrière, grande prairie avec des animaux. Ruines du temple : les chapiteaux des colonnes sont couverts de pigeons qui viennent des pigeonniers voisins, pigeonniers faits avec des branches d’arbre sèches. — Chaleur. — Photographie. — Je cure les plateaux. Effendi de Mustapha-bey, gros jeune homme, malade de l’œil ; sac à papiers ; il ramène son âne par le licou jusqu’à notre barque, où il nous accompagne ; il nous fait cadeau de fromages arabes, petits fromages blancs à la pie, fort détestables selon moi.

Le soir, à 8 heures, nous arrivons à Louqsor.