Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/256

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mais bien préférable à celle que nous avons dans nos outres. À 10 heures et demie nous dormons dans l’escalier du grand puits de Bir-el-Hamamat. À 8 heures, arrêtés, passé la nuit à Kourousou-el-Benet (le reste des filles), malgré les observations de nos chameliers qui nous disent que c’est un endroit fréquenté par le diable et qu’il n’est pas prudent de s’y arrêter. Pendant la nuit un chacal vient enlever une partie de nos provisions qu’on avait mises au frais.

Dimanche 26, partis à 3 heures trois quarts du matin. Déjeuner à la Djita, nous mangeons des pastèques. — Vieille femme qui se glisse pour venir en ramasser les côtes. — Nous repartons sans faire la sieste.

À 4 heures du soir nous arrivons à Bir-Amber ; Joseph a eu le délire pendant les trois dernières heures du voyage. Nous nous couchons sous les gazis, à l’ombre, et nous buvons à notre aise et à notre saoul. Au milieu des chevaux, des ânes, des chameaux, des poules qui font tant de bruit que notre nuit en est troublée.

Lundi 27, à 4 heures moins le quart du matin, nous partons pour Keneh. Au bout de deux heures de marche, nous commençons à rencontrer grand nombre de personnes, nous apercevons les pigeonniers carrés de Keneh. À 8 heures nous arrivons à la cange, où nous sommes reçus avec effusion. Hadji-Ismaël est le premier qui me salue, comme il avait été le dernier qui m’ait dit adieu.

De Keneh à Kosséir, 45 heures ½ de marche ; retour, 41 heures ¼.

Course dans Keneh, je suis éreinté, bain. —