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La journée du lendemain occupée à écrire des lettres.

Mercredi 21. — Visité, avec Stephano, le couvent de Saint-Jean. — Sortis par la porte de Damas, chemin pierreux, 1 heure un quart pour aller.

Saint-Jean, au fond d’une petite gorge. On traverse un village où il y a de gros oliviers. — Gens de la campagne dessous. — Une branche d’olivier à reflet d’argent se lève au vent dans le soleil et tremble. — Chapelle du couvent avec un Zacharie au fond, flanquée de deux petits autels recouverts d’un baldaquin en damas rouge. — Place où saint Jean-Baptiste est né à gauche du chœur, grotte convertie en chapelle ; petits bas-reliefs tout alentour, représentant les différentes scènes de la vie de saint Jean. — Sacristie dont on revernissait les armoires. — Un petit crucifix espagnol très tragique. — Dans le divan où nous sommes reçus, devant moi une carte d’Espagne et de Portugal. — Nous revenons silencieusement.

Jardin près de Jérusalem, planté par un Grec, le secrétaire du patriarche, au profit de la communauté, au beau milieu des rochers. — Rentrée à 5 heures et demie.

Vers midi, dans une rue voisine de notre hôtel, femme chrétienne, un peu âgée, noire, laide, sale, beaux yeux, nez droit, vilaines dents ; à gauche chambre, matelas noir. Sheik Mustapha et Joseph dans la cour ; la servante vieillotte, blanche, très souriante avec des petites pièces d’argent autour du front. C’était une petite porte à gauche en descendant. Une femme en guenilles attendant