Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/356

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Nous arrivons à l’entrée de Sachle et logeons dans une grande maison dont on a dépossédé les propriétaires. — Une femme nous donne des fleurs. — Ébahissement de toute la société pendant que je fais ma toilette. — Promenade. — À droite quelques maisons sur la colline ; à gauche la vallée pleine d’arbres, surtout de peupliers, et sur le versant d’au delà, Sachle même. La route s’abaisse vers l’eau, bouquets de lavande sur les bords, et petite fleur semblable à la violette, mais d’un bleu très pâle. — Moulin : c’est là que je suis passé en revenant. — Premier village, la rivière s’élargit, on descend, vieux pont. — Vue de Sachle sur la pente. — Bazar (?), sorte de galerie à poutre. — Monté dans la ville, politesse des habitants. — Abou-Issa me retrouve dans les rues. — Je reviens par le même chemin. — Femme jeune, à œil démesurément noir, nez régulier, petite, grasse et tenant un enfant, couverte de blanc, à l’angle de la maison que l’on tourne en revenant du pont. — Je longe, de l’autre côté, la berge de la petite rivière. — Moutards qui en traînaient un autre sur le c.. — Quelques hommes passent et me saluent. — Le moulin, chameaux, bouquets, odeur, bruit de l’eau, premiers plans et horizons (composition toute faite, moment juste) et, sous une avancée de toit, une femme que je vois de loin, qui a tout le bas de la figure voilé ; le nez et les yeux me paraissent de loin d’un style très sévère et très violent. — Dîner luxueux, pris le café sur la terrasse, au soleil couchant, en vue des montagnes à teintes bleues différentes. Je me couche sur la terrasse et, accoudé sur mon lit, en fumant la pipe