Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/407

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longeons un précipice, descendons une pente ébouriffée d’arbres en verdure, et nous entrons à Costinos.

Costinos. — Situé sur la crête aiguë d’une petite montagne que nous avons à gauche en arrivant. On contourne la montagne (à droite) pour y arriver, comme à Lindo, mais avec cette différence qu’à Lindo le village est dans un fond.

Déjeuner chez notre moucre Dimitri. Il y a d’accrochés au mur 277 plats et assiettes, sans compter les verres et carafes. Nous fumons sur l’estrade au milieu des sacs de grain ; au-dessus de nos têtes, deux peaux qui sèchent, outres pour recevoir le vin. — Amas de coussins bourrés de laine dans un coin, quantité d’enfants blonds et beaux qui nous entourent.

Les montagnes nous quittent, nous restons en vue de la mer, Rhodes au fond. Nous descendons insensiblement. — Champs remplis de chardons. — Nous passons un ravin desséché, sur un grand pont de deux arches, de construction antique, mais dont la voie a été restaurée en cailloutage ci-dessus ; au fond il y a de petits roseaux et des fleurs jaunes. Nous tournons à gauche, chemins ombragés de figuiers.

Zimboli. — Un ravin escarpé, couvert ou pour mieux dire traversé par un petit aqueduc à deux étages, d’où pendent des buissons et des ronces et dont les assises sont antiques ; une grande vasque carrée ; à côté un petit autel votif (autour duquel une danse ?) et qu’on a creusé pour faire une auge à boire ; en face fontaine turque, comme toujours en forme de mur droit ; platanes gigantesques qui couvrent tout ; singulier effet de tristesse, dû