Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/408

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à la mauvaise lumière du ciel, nuages, temps couvert, pas de vent.

Nous revenons à Rhodes par le derrière de la ville, dans des rues à moitié rustiques ; les figuiers pendent en dehors ; Dimitri se met debout sur son mulet, pour en prendre. Stéphany, grelottant de fièvre, couvert de son caban et son pantalon de toile dans ses bottes, nous a quittés à Zimboli.

Nous traversons un long cimetière qui coupe la route ; les tombes ne sont plus couvertes du tarbouch, mais quelques-unes d’un vrai turban, qui a des allures de potiron. À droite dans un enclos, deux arbres, poussés en même temps, ont entré leur feuillage l’un dans l’autre. Nous passons par une rue, entre des jardins dont les murs sont blanchis à la chaux, avec une plinthe bleue au bas. C’est à une maison dans cette rue que le sultan est descendu, lors de son entrevue avec Abbas-Pacha. — Petites élévations en maçonnerie que l’on a faites pour l’aider à monter à cheval.

Rentrés à Rhodes à 3 heures, samedi 12 octobre.

Dimanche 13, pris mes notes, lu le premier volume de la « Bibliothèque d’un homme de goût ? » et les « Mémoires du marquis de Tavannes. » Le soir, dîner bourgeois chez Pruss. — Sa femme. — Sa mère. — Mlle Arsène.

Le lendemain lundi 14 octobre, embarqués pour Marmorisse.

Vingt-sept heures de marche dans l’intérieur de l’île.