Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/94

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quand un prêtre est dedans : vu de profil, avec le tricorne ecclésiastique, c’est charmant. Souvent les curés sont en compagnie de dames ; il y aurait de jolies petites choses à écrire là-dessus.

À la porte de la ville, plusieurs guides s’offrent à nous ; nous en prenons un qui marchait avec de superbes mouvements de taille, pantalon blanchâtre. — Grandes lignes de terrain, deux palmiers à droite. — Aqueduc. — L’église Saint-Paul, cathédrale, nulles. Une grotte de Saint-Paul ; une autre grotte de Saint-Paul avec un petit autel au fond, celle-là est pleine d’eau. Ces grottes sont taillées dans une vilaine pierre blanche très tendre. — Des braves gens veulent nous vendre des médailles.

Catacombes dans la roche tendre, couloirs s’enfilant, tournant (beaucoup plus petits que ceux de Naples, et plus tortueux). Des deux côtés, excavations pour mettre les morts : le dessus est un demi-arc très développé ; à côté souvent un autre petit trou pour l’enfant ; quelquefois deux sont à côté l’un de l’autre. Aux carrefours, des sortes de meules rondes posées à plat. — Nous remarquons des façons de colonnes cannelées, dégrossies à même la pierre. — On étouffe. — L’étendue de ces catacombes est inconnue. Notre guide, homme noir, prêtraillon féroce, petit, maigre, mélange d’espagnol, de bédouin et de jésuite, nous raconte que, dans son enfance, un des professeurs de son séminaire s’y aventura et y resta ; un cochon lâché reparut à Cita Lavalette. Dans son opinion, les catacombes s’étendent sous toute l’île.

De Malte à Alexandrie. — Repartis de Malte