Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/134

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Victor Hugo (je lui ai promis de lui envoyer les pièces qui le concernent) ; petits yeux. Placé assez loin de lui je ne puis voir le jeu de sa figure.

Un petit portrait de lui, à l’huile, exécrable, où il est représenté avec un compas et une carte.

Vrai bourgeois ! visite triste ! Voilà pourtant un homme éternel, immortalisé !

Comme ça rehausse l’autre (Hugo), et comme ça le rehausse aussi, lui !

PÉLOPONÈSE.

24 janvier-6 février.

Vendredi 24 janvier. — Il faisait très froid quand nous sommes partis, ce matin à 10 heures, d’Athènes, après les adieux du colonel Toure et de M. Roman, commissionnaire en vins qui nous a remis la carte de sa maison. Nous prenons le chemin d’Éleusis ; au haut du défilé du Gaidarion, nous nous retournons et nous disons adieu à Athènes. J’en suis sorti triste, et dans le bois d’oliviers j’ai intensivement songé à l’amertume de mon départ de Kosséïr, quand le père Élias a levé sa main pour me serrer la main et que je me suis penché du haut de mon dromadaire pour la lui donner.

À Daphné, halte d’une minute pour montrer nos passeports ; un petit garçon de 7 à 8 ans, en veste et sans culotte, promène mon cheval.

La mer d’Éleusis est bleu ardoise ; en face, sur les monts de Salamine, une sorte de demi-lune