Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/152

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caractère, c’est l’Iri (Ηρη). Peupliers blancs, grèves blanchâtres, la route par moments est tout contre la montagne. Nous passons au pied d’un petit aqueduc qui mène l’eau d’un moulin, ensuite le chemin tourne à droite.

L’Iri est assez large, jaune comme l’Eurotas à un endroit ; de l’autre côté, sur la rive gauche, restes de quai, pierres cyclopéennes.

À mesure que nous avançons, le Taygète semble s’abaisser et les montagnes de l’autre côté reculent ; toute la vallée, étroite jusqu’à présent, s’élargit et finit en vaste cul-de-four.

À gauche, sur une petite hauteur, village de Iogitzanika. — L’église en bas, maison plus haut. — Nous descendons dans une maison blanche, un cochon et des poules d’Inde mangent à même sur une sorte de disque pavé, aire à battre qui fait terrasse dans la cour.

François revient nous dire que la plus belle chambre du logis est occupée par un moribond, et nous cherche un autre abri ; je reste à regarder le Taygète et encore plus le porc, les deux dindons et quelques poules. Le cochon mange avec une avidité et une préoccupation exclusives, il fouille de son groin la bouillie grise jetée par terre ; les deux dindons font la roue et gloussent en même temps. Frissonnement en large de leurs plumes du dos lorsqu’elles sont hérissées. Ils ont sur la poitrine deux gros rouleaux de plumes qui descendent comme deux cylindres mobiles. Un autre porc est venu et s’est rué sur ce qui restait, ce qui a engagé le précédent à manger plus vite.

Il y avait dans cette maison une vieille femme