Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/159

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lage de Constantinos, la plaine de Messénie nous est fermée par des montagnes, le mont Ithome est tout à fait derrière nous, sur la gauche.

Une colline ; nous la doublons et prenons sur la gauche.

Le village de Bogazi, où nous devons coucher, est assis au pied de la montagne. Avant d’arriver au village, un aqueduc amenant l’eau à un moulin, il est vêtu de lianes sèches qui pendent ; un torrent que nous traversons, le village étagé, un peu comme Eiden dans le Liban.

Le logis où nous sommes est la maison du pappas. Il y a dans l’unique pièce nos deux lits, nos selles, toutes les affaires de François, des tas de grains, la cuisine, des tonneaux, une femme et un homme qui y couchent, de plus deux enfants, des tamis, des cuves, du linge, des hardes, des oignons secs au plafond, etc., etc. Accrochés au mur : un lièvre et un dindon, etc., etc. Rien ne ferme, la quantité de vents coulis qui soufflent donne un rhume de cerveau à nos deux bougies, elles coulent abondamment. Par les trous du toit, on voit le ciel.

Bogazi, 7 heures et demie.

Dimanche 2. — En sortant du village, on monte ; toute la journée s’est passée dans la montagne et parmi les chênes.

Les mamelons du mont Ira sont secs et grisâtres. Bientôt l’on découvre toute la plaine de Messénie, que domine le mont Ithome comme un grand mur. Il n’est pas surprenant que Sparte ait tant envié cette plaine, elle vaut un peu mieux que la sienne. — Quand on a quitté de vue la