Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/162

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cependant s’en différencie un peu par un petit glacis vert.

Le Temple d’Apollon est bâti dans un renfoncement de la montagne, en cul-de-four, simulant si l’on veut le dossier concave d’un vaste fauteuil ; le côté droit (en tournant le dos à la mer de Messénie), côté Est, est un peu plus bas que l’autre.

Le temple est d’une couleur grise uniforme ; les colonnes doriques, cannelées (trois rainures sous le bourrelet du chapiteau), sont, par places, tachetées de taches roses comme seraient des taches de vin ; dans ces taches roses (lichens), des petits points ou plutôt lignes blanches ondulées, il y a aussi quelques taches jaunes.

Le temple, orienté au Nord, regarde la montagne qui est derrière lui quand on y arrive. Bâti en beau calcaire ridé et cassé par le temps ; les caissons du plafond, tombés par terre, sont en marbre. J’ai ramassé des morceaux mi-partie calcaire et marbre de Paros, le calcaire avait une surface de marbre.

Je n’ai pas trouvé dans l’intérieur la colonne corinthienne dont parlent Hackbleberg et Donaldson.

Sur chaque façade, 6 colonnes, en comprenant les deux colonnes d’angle ; sur les ptères, en comprenant les colonnes d’angle, 14 de chaque côté ; le côté Ouest qui regarde la mer d’Arcadie n’en a plus que 13.

Au milieu, la disposition de la cella est encore très visible : cinq bases de colonnes ioniques de chaque côté, une est presque entière ; elles étaient engagées dans le mur, qui allait s’appuyer en contre-