Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La forteresse, avec le pays, est sur une éminence évasée par la base et à l’œil complètement détachée de la plaine ; de loin, la forteresse éclatait ; on la voit de très loin, ainsi qu’une colonnade sur la droite, qui n’est autre que les restes d’un aqueduc.

Des oliviers sauvages ont poussé dans la grande mosquée, nous faisons envoler une nuée de corbeaux. — Restes d’une vasque. — La mosquée divisée en deux parties. Était-ce une église ? Portes et fenêtres d’un charmant style comme arabe primitif. Nous allons jusqu’à la porte de la forteresse. — Dîner chez le sheik, les gardes et les moucres mangent avec Stéphany et Sassetti, tous en rond, sous la petite lanterne suspendue à une corde ; un gars tout en rouge (robe et veste) rôde par là, et allume nos pipes. — Notre hôte, personnage désagréable et taciturne.

Mardi 22. — Promenade de quatre heures au milieu de ruines éparses d’Éphèse. — Restes de monuments romains méconnaissables ; beaucoup de constructions en briques sur des constructions en pierres ; des trous faits dans les pierres indiquent un revêtement en marbre qui n’existe plus. Ces ruines sont surtout à gauche du village d’Iasoulouk, au pied de la montagne ; la ville, établie dans la plaine, entre les montagnes, se dégorgeait largement vers la mer, que l’on voit parfaitement de la hauteur d’Iasoulouk. Le peu de sculpture que nous voyons : deux morceaux qu’on nous apporte, et d’autres rapportés avec une intention de symétrie à la porte de la forteresse, sont d’une époque décadente, c’est lourd. — Six chacals que nous voyons presque en même temps en visitant les ruines.