Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/200

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gauche repose extérieurement à terre. La bouche est entr’ouverte et les yeux fermés, ligne des cils rapprochés ; tête ronde, charmante, pleine de repos et de volupté. L’Amour la montre à Bacchus, retirant de dessus elle la gaze transparente qui lui couvre le torse nu. À partir des cuisses, il y a en dessous une draperie lie de vin atténuée par la blancheur de la gaze de dessus. Au centre du tableau, Bacchus debout, appuyé en posture triomphale, la jambe droite en avant, sur son long thyrse ; à gauche, un Bacchant, très rouge, œil rond écarquillé, montre d’un air lubrique et empressé à un Silène (la figure n’est pas celle de Silène, la tradition aurait-elle été déjà perdue ? en tout cas, le ventre y est) la femme endormie, et lui tend la main comme pour le tirer à lui et l’aider à monter.

Mars et Vénus. — Vénus est assise sur un fauteuil et vêtue d’une robe lilas ; Mars, debout par derrière, ayant une plume droite de chaque côté de son casque, lui prend de la main droite le teton gauche. Dans tous les sujets érotiques, pour bien indiquer l’action, l’homme caresse toujours ainsi la femme. À gauche du tableau, une femme portant une robe de même couleur est accroupie par terre, les talons au cul, et cherche quelque chose dans un coffret. Généralement les yeux des femmes sont grands et ouverts tout ronds, quelque ovale que soit la forme extérieure de l’œil, le sourcil très allongé et fin. Toute la figure forte et pleine, le nez droit, les joues colorées, apparence d’une santé solide : les Romains aimaient la femme royale.

Io conduite en Égypte par un Triton. — Le