Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/231

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Sur le cratère, entre Mercure et la Nymphe, en haut se lit : Σαλπιων Αθηναιος εποιησε. Ce beau vase a longtemps servi sur la place de Gaète à amarrer les barques ; la corde a usé tous les personnages aux cuisses, il fut ensuite transféré dans la cathédrale de cette ville, où il servit de baptistère.

Apollon et les Muses, bas-relief composé de trois femmes et d’un homme. — À gauche, une femme debout, ayant un long vêtement léger qui se sépare au haut de la cuisse gauche et fait fente, tient dans sa main des cymbales dont elle va frapper ; elle se détourne tout à coup vers Apollon, en frôlant sa tête sur son bras. Apollon, le corps porté vers la partie droite, du côté où est la femme, étend sa main droite (qui passe sur le col de la femme) ; cette main porte le grattoir de sa lyre, le bas de son poignet s’appuie sur le dessus de la main de la femme ; de la gauche il tient sa lyre (énorme montant en forme de cornes de bœuf) dont il jouait tout à l’heure. Il est un peu appuyé le dos au mur, dans une pose pleine d’abandon, il est nu, son vêtement est derrière lui et fait draperie contre la muraille ; ventre, et poitrine fort belle, gracieuse et forte ; la tête est restaurée.

Sur un lit sont deux femmes, la première a la jambe droite repliée sous elle, le genou est très étudié ; elle est nue, sa draperie s’est dérangée dans le mouvement qu’elle fait pour aller toucher le bas de la lyre d’Apollon, qui est occupé avec l’autre femme et complètement tourné vers elle ; cependant elle détourne un peu la tête pour écouter une troisième femme qui, à genoux sur le