Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/256

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Grande boutique, nue, belle par sa dimension ; sur des tables des rosaces en bois tourné, destinées à être mises au plafond. Par la porte toute ouverte, le grand jour entrait ; à côté d’un menuisier, un soldat (du pape) avec son fusil.

La basilique a cinq nefs ; sur les côtés de la principale, en dessins, médaillons destinés à contenir des mosaïques modernes, portraits de saints, un de saint Damase et un autre de X ? Au fond de la nef, à l’endroit où la croix se va bifurquer, un immense établi qui monte jusqu’en haut ; à chaque angle de l’établi, un faisceau de poutres reliées par quatre morceaux de bois qui sont cloués dessus, ça monte en colonnes ; là, à droite, une petite porte provisoire, en bois, qui pénètre dans la partie de l’église achevée, c’est-à-dire dans la tête et les bras de la croix. Près de là, assis au pied d’une colonne, un ouvrier lisant ou priant dans un petit livre. M. Lacombe a voulu entrer par cette porte, une voix de l’intérieur lui a répondu de faire le tour.

Nous sommes sortis de l’église et nous avons fait le tour. Nous sommes rentrés par la porte qui donne sur une petite rue ; à la porte était une méchante calèche, la capote déployée, et le cocher sur le siège.

Nous avons passé par une espèce de petit vestibule carré, avec des médaillons, portraits à la mosaïque, anciens et de figure grotesque, et nous avons pénétré dans l’église. C’est blanc, et très haut. Un custode nous avait vus et nous suivait ; nous regardions, sur la coupole qui domine l’autel, une mosaïque antique fort belle : Jésus-Christ au milieu des évangélistes, assis sur un