Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/269

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assez remarqué, il me semble, l’importance du livre, au moyen âge, comme attribut de l’idée ; tout se résume dans le livre, c’est le symbole le plus élevé de la pensée humaine, et lire, par conséquent, la plus haute action de l’esprit ; sous le rapport de la représentation, l’artiste a la commodité, par là, de cacher les yeux, toujours baissés naturellement. Aux pieds de la Vierge, par terre, au premier plan, un ange est assis et pince d’une guitare ou viole dont il serre les chevilles, en prêtant l’oreille et baissant la tête de côté dans une position très attentive et très étudiée. De chaque côté de la Vierge, deux hommes : à gauche, saint Jean-Baptiste et un autre saint qui a un caleçon de feuillage et dont les genoux sont ridés, comme la peau de saint Jérôme dans la Communion de saint Jérôme du Dominiquin ; à droite, deux hommes, en chape, dont l’un tient un livre.

il cambio.

Fresques du Pérugin dans deux salles voûtées ne recevant de jour que par la porte.

Parmi les Sages de l’antiquité (première salle, paroi de gauche en entrant), à remarquer le Salomon avec une couronne à pointe ; c’est déjà du Raphaël.

Transfiguration. — Le Christ en haut, en robe pâle ; le rayonnement s’échappe ovoïdement de tout son corps ; de chaque côté, à genoux, dans une pose d’adoration, Élie et Élisée ; en bas, par terre, assis, deux apôtres ; un troisième à genoux, à droite, se détourne. Admirable tête d’expres-