Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


VOYAGE À CARTHAGE[1]

DU 12 AVRIL AU 12 JUIN 1858.

Lundi 12 avril 1858.


Mélanie a été me chercher un fiacre, Foulogne sonne. — Au chemin de fer, marin ; mes trois compagnons, bêtes de nullité : 1o  blond, à pointe ; 2o  vieux mastoc, blanc, collet de fourrure à son manteau ; 3o  monsieur bien ; étant « du Nord » et s’occupant d’agriculture, il disserte sur les huiles. — La nuit est belle et les étoiles brillent, je fume et refume en retournant en moi toutes mes vieilleries.

À Lyon, la place où la statue de Niewerkerke déshonore l’univers. — Un barbier au coin de la rue. — Je lis : Café du Monument.

Je m’empiffre à Valence, avec rapidité et dé-

  1. Ces notes sont celles que Flaubert a tracées au jour le jour sur son carnet de route, au cours du voyage qu’il fit en Afrique à l’intention de Salammbô. (Voir Correspondance, III, p. 163.)