Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans le premier endroit des jujubiers, on marche sur du sable ; au pont, rochers à fleur de terre. La Medjerdah est petite et enfoncée dans la terre.

Nuit terrible par les puces, couché dans la cour. — Chameaux qui entrent au milieu de la nuit et encombrent la cour.

Dimanche. — Partis à 5 heures juste. — Froid. — Nous passons un pont en sortant de la ville, la route suit le côté gauche de la vallée. — Morceau de ruines, carré, en briques, ressemblant à une tour. — Autre plaine, l’horizon est bouché. On passe la Medjerdah à gué. En face, Es-Selougya, village, sparterie, lauriers-roses ; le bord d’en face en est si tapissé que l’on dirait un espalier.

La Medjerdah coule au pied des montagnes ; à droite, elles sont grises, avec des taches, et deviennent de plus en plus chenues ; à gauche, c’est borné et très bas, on ne marche plus dans un ravin plus ou moins élargi, mais dans une véritable vallée, avec un fond plat et deux murs. — Oliviers : voilà les premiers depuis Tunis.

Testour à gauche, blanc et propre. — Deux minarets, cimetière à gauche : porte basse en ruines. — Barbier. — Souks tout le long de la rue principale. — Nous avons rencontré un homme de Constantine qui s’y rend à pied. — Usage des Arabes de brûler leurs enfants avec des charbons pour les rendre forts (Hérodote) : on dirait des marques d’anciens vésicatoires. — Les jambes de nos chevaux font des ombres minces sur le sable, cela les grandit, on dirait des girafes. — Après Testour, on repasse encore la Medjerdah sur un pont, puis on s’engage au milieu de bouquets