Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/46

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Orosmane. — On dirait Lazer, je n’ai pu la bien voir. Dans un coin, sous des arbres, sarcophage insignifiant que l’on prétend être celui de Constantin.

Barezed. — Pigeons. — Une négresse leur a apporté à manger de la part de sa maîtresse qui est malade. — Idem aux hurleurs. C’était un vase d’eau que l’on devait toucher et insuffler. Comme la mosquée était pleine de monde, nous n’avons pu la voir.

Solimanieh, charmante, toute couverte de tapis, vitraux persans au fond. Çà et là une école avec son maître, qui criait et expliquait tout haut, argumentant et se répondant à lui-même. — Disciples autour, hommes couchés sur le coude et qui étudiaient. — Coffres en dépôt dans un coin, ou plutôt sur tout le côté qui est en face du Merab. Comme existence musulmane calme et studieuse, c’est ce que j’ai encore vu de mieux avec Elazar du Caire ; mais ici c’est plus recueilli et plus tranquille.

Turbehs. — Sont des salons dans lesquels, sur des tapis, sont des tombeaux recouverts de cachemires magnifiques, surtout dans celui de Mahmoud, bande de mousseline sur lequel est écrit le Koran entier de sa main. (Le matin, au Seraï, dans une armoire, son admirable encrier.) Dans celui de Bajazet, on nous montre sa chemise, sa ceinture, que l’iman baise devant nous. — Turbans sur les tombeaux, avec des aigrettes. — L’appartement est toujours clair et propret, blanc et plein de lampes luisantes, inondé de jour. Autour du Sultan, sa famille, petites tombes d’enfants en grande quantité, draps de velours brodé d’or.