Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/148

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fréquenter le faubourg Saint-Germain… Veux-tu être comtesse ?

Louise.

Moi ?

Rousselin.

Oui, en épousant Onésime.

Louise[1].

Jamais de la vie ! un sot qui ne fait que regarder la pointe de ses bottines, dont on ne voudrait pas pour valet de chambre ! incapable de dire deux mots ! Et j’aurai de charmantes belles-sœurs ! Elles ne savent pas l’orthographe ! et un joli beau-père ! qui ressemble à un fermier. Avec tout cela un orgueil, et une manière de s’habiller ! elles portent des gants de bourre de soie !

Rousselin.

Tu es bien injuste ! Onésime, au fond, a beaucoup plus d’instruction que tu ne penses. Il a été élevé par un ecclésiastique éminent, et la famille remonte au XXIIe siècle. Tu peux voir dans le vestibule un arbre généalogique. Pour ces dames, parbleu, ce ne sont pas des lionnes… mais enfin !… et quant à M. de Bouvigny, on n’a pas plus de loyauté, de…

Louise.

Mais vous le déchiriez depuis la candidature ; et il vous le rendait ! Ce n’est pas comme Murel qui vous a défendu, celui-là ! Il vous défend encore ! Et c’est lui que vous me dites d’oublier ! Je n’y comprends rien ! Qu’est-ce qu’il y a ?

  1. La Censure a enlevé dans cette page les mots suivants :
    Dont on ne voudrait pas pour valet de chambre.
    Elles ne savent pas l’orthographe.
    Par un ecclésiastique éminent ; on a dit à la place parfaitement.