Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/169

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Paul.

Merci, mes braves gens ; mais quant à abuser plus longtemps de votre hospitalité…

Le père Thomas, à part.

Ah ! enfin, il comprend !

Dominique.

Elle n’était pas digne de vous, c’est vrai ! et je m’étonne que Monsieur ait consenti à la subir. Puisque l’ancien régisseur de Monsieur, ce misérable, n’a pas eu le cœur de vous offrir un appartement dans le château, c’était bien la peine de venir ici pour écouter la kyrielle de ces maudits comptes. En vérité, Monsieur n’est pas heureux depuis quelque temps.

Paul, rêvant.

Oui, ç’a été comme une conjuration… un acharnement du hasard ; la mort subite de mon père, des dettes anciennes qui se présentent, une ruine complète enfin, sans qu’on puisse en saisir la cause ni accuser personne.

Dominique.

Quel guignon ! Nous menions une si belle vie à voyager ensemble tous les deux !

Paul.

Calme-toi, bon Dominique, et ne parle plus du temps récent et déjà loin où nous vagabondions pour mon plaisir à travers les Indes et l’Orient. Plus de regrets ! Il va encore falloir se lancer dans le monde, mais pour y chercher fortune.

Il rêve.
Le père Thomas.

Le difficile, c’est de l’attraper.