Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à sa gauche, sur un autre siège, le premier ministre. — Les porteurs abaissent le trône-estrade, tout doucement, jusqu’à terre.

Le Roi Couturin.

C’est bien ! Arrêtez-vous ! Et puisque nous voilà installés dans l’endroit trois fois coquet des séances royales, ayant à notre droite notre chère épouse, la sémillante Couturine…

Couturine, avec un regard langoureux,
lui prend la main et la baise.

Toujours tendre, Couturin !

Le Roi Couturin.

À notre gauche, notre premier ministre, l’indispensable Graisse-d’Ours.

Graisse-d’Ours.

Vous êtes trop bon, Majesté !

Couturin.

Autour de nous, les hauts dignitaires de notre bonnet : l’archi-tailleur, l’archi-bottier, le prince du Cold-Cream, le duc du Caoutchouc, et autres.

Les grands dignitaires, s’inclinant.

Pour vous servir, ô Souverain !

Couturin.

Avec les dames de notre cour (il salue), lesquelles en font l’ornement.

Les Dames.

Ah ! délicieux !

Couturin.

Et derrière nous, le peuple imbécile !