Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/301

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des palais d’or, des maisons d’argent, et des bazars tellement interminables qu’il faut un guide pour vous conduire dans la forêt de leurs piliers de cèdre. Je te la donne.

Paul.

Je n’en ai pas besoin !

Jeanne.

Ah ! quel orgueil !

Au géant qui est au fond, à droite.

Relève !

Le géant relève, comme a fait l’autre, le store de bambous dorés.
On aperçoit un golfe semé de navires, une forêt plus loin.

Et tu auras mon port, mes marins, mes vaisseaux, toute la mer, avec les îles et les contrées que l’on découvrira.

Paul.

À quoi bon ?

Jeanne.

Tu accepteras ceci, j’espère !

Au second géant.

Relève !

Le géant relève le store de gauche et l’on aperçoit, entre des rochers noirs et d’aspect horrible, un grand bloc éclatant de blancheur.

Cette montagne est toute en diamant. Les magiciens qui sont à mon service la couperont, et je te fournirai des éléphants pour en emporter les morceaux.

Paul.

C’est un bagage trop lourd, Majesté !

Jeanne.

Est-ce mon trône que tu désires ?… Je puis t’y faire asseoir près de moi !…