Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/310

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Jeanne.

Malheureux qui me calomnies encore ! Écoute, il y va de ton salut.

Dominique.

Peut-être du mien ! Miséricorde !

Jeanne.

De ta vie !

Paul.

Que vous importe ?

Un long silence.
Jeanne.

C’est à moi que tu le demandes, toi !… toi, Paul de Damvilliers !

PAUL. Qui vous a dit mon nom ?

Jeanne, fièrement.

Eh ! que t’importe à ton tour ?

Silence.
Paul.

Ah ! je comprends. En effet, vous avez pour vous la science des Gnomes ; moi, j’ai la protection des Fées. Je vous défie.

Jeanne.

Ah ! oui, insulte-moi, méprise-moi, exècre-moi bien ! Mais au nom de tout ce qu’il y a de plus sacré, par les âmes de ceux qui te sont les plus chers, par pitié pour toi-même, je t’en supplie, reste, reste ici !

Paul.

Je partirai, cependant !