Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/311

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Jeanne.

Pourquoi donc t’obstines-tu à ne jamais me croire ?

Paul.

C’est que vous m’avez déjà trompé sous tant de formes ! Tout à l’heure encore, vous m’accabliez d’offres et de protestations, et puis à propos de rien, subitement, voilà que vous reprenez avec violence cette liberté que vous aviez eu tant de mal à fournir !

Jeanne.

Mais tu ne sais pas que tu te précipites à une mort certaine, puisque je ne le savais pas moi-même. Jusqu’à présent, j’étais la victime d’esprits infernaux dont je ne soupçonnais pas les desseins.

Paul.

Ah ! c’est un autre artifice maintenant ?

Jeanne.

Non, je te jure. Ne t’en va pas !

Paul.

Eh ! tous les hasards sont moins périlleux que vos serments.

Jeanne.

Regarde-moi donc. Est-ce que j’ai l’air de mentir ?

Paul.

Un nouveau piège ! Car plus je vous considère, et plus votre visage, évoquant pour moi des souvenirs lointains, m’en représente un autre… celui d’une jeune fille.

Jeanne.

Achève !