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Scène IV.

Les Précédents, un flot de peuple où se trouve le Cabaretier, le père et la mère THOMAS.
La foule, criant.

Vive monsieur Kloekher ! Vive monsieur Kloekher !

Kloekher, à part.

Mon cœur déborde !

Macaret, dans son coin, sanglotant.

Ah ! ah ! bien touchant ! bien touchant !

Dominique, tapant sur la caisse.

Dépêchez-vous ! Suivez la foule ! Enlevez le reste !

La multitude tourbillonne autour de Paul et de Dominique. — Trois valets, en grande livrée, apportent des paniers pleins de vin de Champagne. — Kloekher en fait sauter le bouchon, et, suivi par un Domestique, il se précipite de groupe en groupe et verse à boire.

Kloekher.

Sablez ! sablez ! sablez !

Le décor, tout rose maintenant, s’éclaire de plus en plus, jusqu’à la fin du tableau. Des fleurs lumineuses, pareilles à de grandes tulipes et à des tournesols, s’épanouissent dans les arbres. Les raisins d’une vigne, serpentant autour d’un chêne, deviennent des grenats ; les feuilles d’un tremble se changent en argent ; et tous les arbres et tous les arbustes, selon leur essence particulière, prennent différents feuillages en pierres précieuses. Tout le monde s’embrasse, saute de joie, applaudit. Le père et la mère Thomas envoient des baisers à leur fils.

Dominique, à Paul.

Eh bien ! Tout est fini, mon bon maître, plus rien dans le sac ! Amusons-nous, comme les autres.