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THÉÂTRE.

Valentine.

Mais certainement… (hésitant un peu) afin d’être moralement plus certaine…

Paul.

Eh bien ?

Valentine.

J’ai pris la résolution…

Paul.

Achève donc !

Valentine.

De la faire manger tous les jours à notre table.

Paul.

Ah ! non, par exemple ! il suffit pour sa gloire que l’on m’ait chassé de ton appartement, en s’établissant la nuit à ton chevet.

Valentine.

Et moi, je considère comme un devoir de surveiller par moi-même la façon dont se nourrit cette bonne femme, si rien ne lui manque, si elle n’aurait pas quelque envie.

Paul.

Tout ce que tu voudras, je m’y oppose.

Valentine.

Mais ce n’est pas elle qui mange, c’est votre fille ! N’admettriez-vous pas votre fille à votre table ?

Paul.

Pas encore ! et en voilà assez sur la nourrice, n’est-ce pas ?