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THÉÂTRE.

Le Général.

Je te remercie.

Paul.

À compter d’aujourd’hui, plus d’obligations qui m’enchaînent ! je vous suis de ce pas, je vous appartiens corps et âme !

Le Général, étonné.

Que dis-tu ?

Paul.

J’habiterai chez vous, nous vivrons seuls, tous les deux !

Le Général, stupéfait.

Tu rêves !

Paul.

Ah ! sans doute ! vous ne savez pas, j’oubliais !… Malgré cette noble indulgence dont vous avez enveloppé toute ma folie, quand les autres ont pu connaître par votre exemple le chemin de la miséricorde et du pardon, ma femme me maudit, mes deux familles me repoussent ou du moins ne m’admettent qu’à des conditions trop basses pour qu’il me soit permis de les accepter. Vous voyez donc bien que je peux vous suivre.

Le Général.

Sacrebleu ! mon garçon, nous ne nous entendons pas du tout !… Donne-moi un fauteuil. (Il s’assoit.) J’ai absolument tout réparé ! comprends-tu ?

Paul.

Eh bien ?