Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/73

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Gruchet.

Pourquoi ?

Murel.

Ni même prudent ; car on dit que vous lui avez autrefois emprunté…

Gruchet.

On le dit ? Eh bien…

Murel.

Il faudrait d’abord lui rendre la somme.

Gruchet.

Pour cela, il faudrait d’abord que vous me rendiez ce qui m’est dû, vous ! Soyons justes !

Murel.

Ah ! devant les preuves de mon dévouement, et à l’instant même où je vous gratifie d’un excellent conseil, voilà ce que vous imaginez ! Mais, sans moi, mon bonhomme, jamais de la vie vous ne seriez élu ; je m’éreinte, bien que je n’aie aucun intérêt…

Gruchet.

Qui sait ? Ou plutôt je n’y comprends goutte ; tour à tour, vous me poussez, vous m’arrêtez ! Ce que je dois à Rousselin ? les autres aussi feront des réclamations ! On n’est pas inépuisable. Il faudrait pourtant que je rentre dans mes avances ! Et la note du café qui va être terrible, — car ces farceurs-là boivent, boivent ! — Si vous croyez que je n’y pense pas ! C’est un gouffre qu’une candidature ! (À Hombourg, qui entre.) Hombourg ! quoi encore ?

Hombourg.

Le bourgeois est-il là ?