Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/24

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main soir j’étais à Paris, ce Paris dont nous avions tant parlé jadis à Lons-le-Saulnier, lorsqu’au sortir du café Chabout nous décrivions d’interminables cercles autour de la statue du général Lecourbe, ce Paris qui, dans mes rêves de jeunesse, m’apparaissait comme le paradis des poètes et des pharmaciens. Malgré la fatigue du voyage, je dormis peu, tant j’étais ému. Vers le matin cependant je commençais à m’assoupir, les songes les plus délicieux me berçaient et je me figurais avoir découvert la crème des opiats, lorsqu’un coup, vigoureusement frappé à ma porte, m’éveilla en sursaut.

Les yeux encore gonflés de sommeil, je saute à bas du lit et je vais ouvrir. Qu’on juge de ma joie. C’était Adoré, mon bon, mon vieil, mon fidèle Adoré Floupette. Il se tenait là devant moi avec sa grosse figure ronde, son gros nez camus, ses petits yeux malins, ses bonnes grosses