Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/35

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nous la maussade réalité. Que sont les étreintes des corps amoureux près de la divine flottaison des songes, errant à la nuit tombée dans l’azur céleste ? Ne vaut-il pas mieux imaginer que savoir ? Il n’y a de vrai que les Anges, parce qu’ils ne sont pas. Et peut-être nous-mêmes ne sommes-nous pas, peut-être n’avons-nous jamais été. En vérité, tout est vain ». Et, me tendant un petit instrument qu’en ma qualité de pharmacien je reconnus bien vite pour une seringue de Pravaz, il ajouta gracieusement : « En usez-vous ? » Je refusai, alléguant que mon format à moi était tout autre et le remerciai avec effusion.

« Pourtant, s’écria Carapatidès, un grand gaillard taillé en hercule, avec des épaules trapues, il faut rendre à la décadence romaine cette justice qu’elle a bien compris l’amour. À force d’inventions perverses et d’imaginations sataniques, elle est arrivée à le rendre tout à fait