Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/41

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cie-moi, heureux potard ; je vais soulever pour toi le voile d’Isis. » Et alors, à moitié dégrisé, avec une volubilité que je ne soupçonnais pas chez lui, il se mit en devoir de me révéler ce qu’il appelait le Grand Mystère. Ce n’était pas tout que d’avoir trouvé une source d’inspiration nouvelle, en un temps où l’imagination semble tarie, où la foi se meurt, où tout est bas et vulgaire. Ces inspirations fugitives, ces fleurs de rêve, ces nuances insaisissables, plus variées que celles de l’arc-en-ciel infini, il fallait bien les fixer. Et pour cela la langue française était décidément trop pauvre. Nos ancêtres s’en étaient contentés, mais c’étaient de petits génies, à courtes vues, qui n’avaient que des impressions simples et sans intérêt, de bonnes gens, sans le moindre vice, pas du tout blasés, qui adoraient les confitures et ne songeaient même pas à mettre, dans leur soupe patriarcale, une pincée de poivre de