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DES INJECTIONS IODÉES

doit être en raison inverse de la sensibilité des organes malades : ainsi, relativement forte pour les bourses muqueuses et les synoviales tendineuses, elle doit être faible pour les séreuses splanchniques et les synoviales articulaires, dont la sensibilité est bien plus exquise que dans les premières.

Ces considérations générales étant posées, voici quelques chiffres approximatifs basés sur la pratique, qui peuvent servir de points de repère : pour les hygromas et les kystes, la teinture d’iode s’emploie pure ou diluée dans un égal volume d’eau ; on la dilue au 1/3, au 1/4 ou au 1/5 pour les hydropisies des synoviales tendineuses ; au 1/5… au 1/8 pour l’hydrothorax et l’ascite ; au 1/8, au 1/9 ou au 1/10 pour les hydarthroses ; enfin, dans les cas de fistules salivaires, que l’on injecte la teinture d’iode pure ou étendue de deux ou trois fois son volume d’eau, on arrive toujours à obtenir le résultat que l’on poursuit, c’est-à-dire l’atrophie de la glande et le tarissement de la sécrétion.

En préparant le mélange de teinture d’iode et d’eau, on obtient un précipité noirâtre d’iode. L’injection d’une pareille matière dans les tissus produit une inflammation trop intense dans certains points. Lorsqu’on commença à pratiquer les injections iodées, on se contentait d’agiter ce mélange au moyen d’une baguette, et le précipité d’iode était introduit pur dans le sac synovial ou séreux. Aussi c’est à ce mode de préparation que doivent être attribués le plus grand nombre des accidents si fréquents d’autrefois. Depuis