Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/128

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même y a-t-il effectivement un grand nombre de sens naturels ; mais dans le partage que nous avons fait avec les habitants des autres planètes, il ne nous en est échu que cinq, dont nous nous contentons faute d’en connaître d’autres. Nos sciences ont de certaines bornes que l’esprit humain n’a jamais pu passer, il y a un point où elles nous manquent tout à coup ; le reste est pour d’autres mondes où quelque chose de ce que nous savons est inconnu. Cette planète-ci jouit des douceurs de l’amour, mais elle est toujours désolée en plusieurs de ses parties par les fureurs de la guerre. Dans une autre planète on jouit d’une paix éternelle, mais au milieu de cette paix on ne connaît point l’amour, & on s’ennuie. Enfin ce que la nature pratique en petit entre les hommes pour la distribution du bonheur ou des talens, elle l’aura sans doute pratiqué en grand entre