Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/149

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planète moindre que celle qui y domine, la voilà emportée par la grande & forcée indispensablement à tourner autour d’elle, & le tout ensemble, la grande planète, la petite, & le tourbillon qui les renferme n’en tourne pas moins autour du Soleil. C’est ainsi qu’au commencement du monde nous nous fîmes suivre par la Lune, parce qu’elle se trouva dans l’étendue de notre tourbillon, & tout à fait à notre bienséance. Jupiter, dont je commençois à vous parler, fut plus heureux ou plus puissant que nous. Il y avoit dans son voisinage quatre petites planètes, ils se les assujettit toutes quatre, & nous qui sommes une planète principale, croyez- vous que nous l’eussions été, si nous nous fussions trouvés proches de lui ? Il est mille fois plus gros que nous, il nous auroit engloutis sans peine dans son tourbillon, & nous ne serions qu’une Lune de sa dépendance, au lieu que nous en avons une qui est dans la