Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/154

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tantôt on les voit toutes quatre dans le ciel à des distances égales ; tantôt, quand deux se lèvent, deux autres se couchent ; surtout, j’aimerois à voir ce jeu perpétuel d’éclipses qu’elles font ; car il ne se passe point de jour qu’elles ne s’éclipsent les unes les autres, ou qu’elles n’éclipsent le Soleil ; & assurément, les éclipses s’étant rendues si familières en ce monde-là, elles y sont un sujet de divertissement, & non pas de frayeur, comme en celui-ci.

Et vous ne manquerez pas, dit la Marquise, à faire habiter ces quatre lunes, quoique ce ne soient que de petites planètes subalternes, destinées seulement à en éclairer une autre pendant ses nuits ? N’en doutez nullement, répondis-je. Ces planètes n’en sont pas moins dignes d’être habitées, pour avoir le malheur d’être asservies à tourner autour d’une autre plus importante.

Je voudrois donc, reprit-elle, que